Non, Deep Blue Sea n'est pas qu'une chanson de Grizzly Bear, c'en est aussi une de Piers Faccini (et peut-être la plus belle). C'est en l'occurrence la chanson qui a clos son concert d'hier soir, avec de superbes harmonies vocales, bien qu'étant seul sur scène.
Mais commençons par le commencement. Après une première partie qui ressemblait fort à un mauvais groupe de lycée où l'ordinateur faisait le plus gros du boulot, Piers vient installer ses instruments puis quitte la scène. Il joue seul ce soir et on le retrouve quelques minutes plus tard au milieu du public, chantant A New Morning avec pour seuls instruments quelques grelots. Cela donne le ton de la soirée, un concert intimiste, sans fioriture et chaleureusement accueilli par le public, venu nombreux.
Alternant entre morceaux de ces trois albums, Piers a rapidement convaincu. Très à l'aise sur scène, il nous annonce qu'il profitera du fait d'être seul sur scène pour essayer de nouvelles choses, pour "jouer au feeling" et faire plus de reprises. Nous avons donc eu droit à des reprises de Bob Dylan (One more cup of coffee) ou du bluesman américain Skip James empreintes de sincérité.
Pour la seconde partie du concert, Piers abandonne sa guitare acoustique pour une guitare folk et nous emmène encore plus loin. En utilisant ses pédales pour créer des boucles, il superpose sa voix, l'harmonica et la guitare qui, sans enlever à la simplicité du concert, lui donnent un peu plus de puissance; nous aurons notamment droit à un magnifique If I. Il conclut le concert en demandant au public de "faire le bourdon" sur sa dernière chanson (qui ne l'était donc en fait pas), que je n'ai malheureusement pas reconnue.
J'ai vendu la mèche un peu plus haut, il y aura des rappels. Deux. Le premier, reprise d'une chanson italienne où on le voit aussi à l'aise en italien qu'en anglais, preuve de sa double nationalité. Le revoilà quittant la scène, mais y revenant assez vite sous les applaudissements du public pour jouer deux chansons, Each Wave That Breaks et Deep Blue Sea. Vous l'aurez compris, ce sont celles que j'ai préférées. Alors après une dernière salve d'applaudissements, on quitte la salle silencieux, des mélodies plein la tête.