mardi 21 décembre 2010

Découvertes automnales

L'automne est fini, j'ai fait beaucoup de découvertes musicales et je n'ai presque rien écrit dessus. En voici quelques unes, histoire de rattraper le temps perdu.

Cocoanut Groove tout d'abord. Un Suédois qui fait de très belles chansons pop comme on aurait aimé en écouter un peu plus dans le dernier Belle & Sebastian. En écoute, A Saturday In April, disponible ici gratuitement  (ou pas, c'est vous qui choisissez) avec Huckleberry, elle aussi très jolie. Il a sorti un album fin 2008, Madeleine Street, fortement recommandé si vous avez aimé les chansons en écoute.




Sans trop changer de registre, on passe à Vollmar. Le chant est très effacé, les chansons sont courtes, douces, apaisées, sa musique correspond parfaitement à l'atmosphère de ces derniers jours. L'ensemble de ses albums est en écoute sur son bandcamp. N'ayez pas peur si vous avez l'impression que c'est un peu chiant, en vérité c'est juste très beau.





Au tour de The Red River, une des plus belles découvertes de ces semaines. Là encore, on est dans la simplicité, mais l'instrumentation est plus riche, l'album plus travaillé. Peu d'informations circulent sur le groupe, mais il commence à faire parler de lui aux Etats-Unis : quelques sessions plus ou moins dépouillées, des concerts qui donnent envie. Little Songs About The Big Picture est leur premier album, en écoute ici ou sur Spotify, dont on retiendra le raffinement, la sincérité et une sorte de joie, de bonne humeur, contenue dans chaque chanson, sans trop en faire, à l'image de la pochette très soignée. Je crois que vous l'aurez compris, je recommande chaudement ce disque. En plus, ils ont l'air gentils.



Pour finir, Hooded Fang, un petit groupe canadien qui vaut la peine d'être écouté, ne serait-ce que pour cette chanson, Promised Land aux envolées instrumentales et où la voix du chanteur se confond avec celle de Noah & The Whale. Le début de l'album est malheureusement un peu moins intéressant.


Et si vous en voulez encore, vous pouvez aussi essayer Yellow Ostrich. Ils ont déjà été filmés par la Blogothèque et vous pouvez donner ce que vous voulez pour télécharger leur album. Je vous conseille aussi de jeter une oreille sur Everyday Ballons de A Weather. Bien qu'il soit sorti en mars, je ne l'ai pas encore beaucoup écouté, mais ce disque a l'air passionnant et correspond bien à la saison également. En écoute sur leur site ou sur spotify.

J'allais oublier de vous parler de (Please) Don't Blame Mexico. C'est un groupe français construit autour de Maxime Chamoux (qui joue aussi dans Toy Fight) qui va sortir son premier album, Concorde, en février 2011. En avant-goût, ils mettent à disposition un EP, avec la géniale chanson The Protocol.

samedi 11 décembre 2010

Novembre en concert

Pour une fois, ce n'est pas totalement de ma faute si rien n'a été écrit sur ce blog depuis presque deux mois, difficile de le mettre à jour sans ordinateur. Du coup, il faut que je rattrape mon retard et je commence par vous parler aujourd'hui des concerts auxquels j'ai assisté depuis novembre. 

 
On peut dire que la période a été particulièrement riche, puisqu'avec le début du mois novembre, ce n'est pas seulement le froid et la neige qui arrivent à Clermont-Ferrand, mais aussi Beach House pour un très beau concert. La formule est simple : une première partie de choix, des cheveux qui caressent un clavier, un Alex Scally à la guitare, tout sautillant bien qu'étant assis sur sa chaise, mais surtout, la voix rauque et ensorcelante de Victoria Legrand. Et en plus de cela, ils font même d'excellentes chansons.

Le concert qui suivra n'a lui, rien de mémorable sinon le public hyper-réactif, n'attendant qu'un geste du chanteur pour bondir. Il s'en donnera d'ailleurs à cœur joie, visiblement très sûr de lui  (qui a dit prétentieux ?); et si vous voulez savoir quel est ce groupe que j'ai tant aimé, en fait, c'était Foals.

On en arrive à la partie Kütu Folk de l'article, j'ai bien essayé d'éviter d'en parler cette fois-ci, mais je me devais de vous raconter le dernier lundi Kütu à la Coopérative de Mai. Cette fois-ci, pour fêter la sortie de I See Mountains (dont je vous reparlerai), ce sont des groupes clermontois qui ont été invités à reprendre les chansons du nouvel album de Leopold Skin (c'est lui qui avait assuré la première partie de Beach House). Il y a eu du (très) bon et du moins bon, mais je retiendrais particulièrement les reprises de Winter Is Coming, qui se mariait parfaitement à la voix de St Augustine, de Goodbye par Kanwi Canaghan malgré un début foireux et la bonne surprise fut Please Get Out! par Christophe Adam et Zak Laughed.

On reste dans les groupes locaux avec la grande première de Garciaphone en trio. D'ordinaire seul, Olivier Perez s'est entouré d'un bassiste et d'un batteur pour ce concert, mais l'ensemble n'est pas assez maîtrisé, la batterie prend le dessus au lieu de servir le chant (et malgré sa présence, les boîtes à rythme, bien utiles en solo, sont toujours là). Pas encore au point, mais avec quelques ajustements, c'est sûrement la formule la plus appropriée pour présenter ces chansons sur scène. 

Une autre déception, ce fut Emily Jane White au Rat Pack le lendemain. Beaucoup de monde dans une si petite salle, beaucoup d'instruments aussi. En ressort alors une impression de confinement désagréable et un concert pas au niveau des attentes que j'en avais. De beaux moments, servis par la belle voix d'Emily et la richesse instrumentale pendant Liza ou Victorian America, que j'aimais déjà sur disque mais à part ça, les chansons me traversent sans me marquer.

C'est donc avec une certaine appréhension (et après avoir un peu hésité) que j'ai assisté au concert de Get Well Soon, craignant d'être déçu à nouveau. J'ai bien fait de ne pas hésiter trop longtemps car le concert fut superbe. Un concentré de puissance, d'intensité et d'émotions, sans verser dans la prétention ou le mauvais goût, avec une version magnifique de I Sold My Hands For Food So Please Feed Me. Je vous invite à lire ma chronique du concert sur Le Kiwi.


Et pour clore ce mois de novembre, c'est The Rural Alberta Advantage qui vient se produire à Clermont. C'était typiquement le genre de groupe que je pensais ne jamais voir ici, reconnu dans le "milieu indé", mais du genre à ne jouer que dans les capitales en Europe. Et bien non, de passage au Primavera, ils se sont arrêtés au Raymond's Bar sur leur route vers Paris. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les conditions n'ont pas été exceptionnelles, le son était mauvais et bien trop fort, mais malgré cela, on ne peut pas dire qu'ils aient fait un mauvais concert. Le batteur est très énergique, la musique entraînante, et pendant une heure, ils joueront presque tous les morceaux de leur album. On en prend plein les oreilles, tout va très vite, mais ce moment très éphémère resurgira plus tard à chaque écoute de l'album. Pour résumer, ce fut un bon concert (au son mauvais) d'un groupe qui peut devenir très grand. Si vous êtes sceptiques, allez donc écouter leur formidable album Hometowns, ou attendez le 1er mars, date de sortie du prochain. Si jamais ils passent près de chez vous, allez les voir, le problème de son venant plutôt de la salle que du groupe.

Voilà pour cette fois. Je vais essayer de mettre en place (et de maintenir) un rythme plus régulier de publication, même si les articles seront plus courts à l'avenir. 

Liens :      - Teen Dream de Beach House sur spotify
               - Leopold Skin sur myspace et sur le site de kütu folk (quelques morceaux du nouvel album en écoute)
               - Sur le même site de kütu folk, l'album Winter & Bonfire (ainsi que des inédits pour Noël) à télécharger gratuitement. Et de très jolis christmas packs pour ceux qui n'ont pas suivi les sorties de l'année.
               - Hometowns de The Rural Alberta Advantage sur spotify
               - Get Well Soon sur spotify et un EP live à télécharger gratuitement sur leur site
               - Garciaphone sur myspace
               - Emily Jane White sur spotify

dimanche 17 octobre 2010

Hard times...

Difficile de trouver le temps de poster, en ce moment. Alors, pour ne pas laisser ce blog totalement à l'abandon et pour faire autre chose que des maths et de la physique, un petit billet dominical.

Pour vous parler du nouvel album de The Delano Orchestra d'abord, qui ne m'avait pas séduit à la première écoute, mais qui, après le concert (que j'ai chronique ici) se révèle petit à petit être une nouvelle fois un chouette disque. L'habile mélange entre morceaux tout en progression, Someone I Could Not Hurt, Now That You Are Free My Beloved Love et morceaux délibérément puissants, Modest Life ou Seawater, semble être la clé de leur réussite.


En attendant de pouvoir en parler plus longuement, quelques mots sur le cas Sufjan Stevens. Le bonhomme nous pond un album bizarroïde, The Age of Adz, rempli de bidouillages électroniques alors qu'on était jusque là habitué à son banjo. Il aurait sûrement été plus simple pour lui de rempiler avec un album dans le genre d'Illinoise ou Michigan, mais il n'a pas fait le choix de la facilité, quitte à laisser quelques fans sur le bord de la route. J'ai eu un peu de mal au début avec tous ces arrangements, mais des perles comme Vesuvius ou I Want To Be Well m'ont poussé à réécouter le disque, que j'apprivoise progressivement, y compris le dernier morceau de 25 minutes, Impossible Soul.



Je reviendrais sans doute vous parler des autres albums qui m'ont marqués cet automne, à savoir Halcyon Digest de Deerhunter, Lisbon des Walkmen et Fields de Junip, mais je voulais quand même glisser quelques mots sur le concert de The Daredevil Christopher Wright (dont l'album est très bien aussi) à Clermont. Organisé dans un appartement, un peu à la dernière minute, en petit comité donc (une dizaine de spectateurs) pour un moment privilégié avec ces copains de Bon Iver. Un joli concert, qui aurait mérité un peu plus de promotion et une très belle version de Conversation About Cancer pour finir. En vidéo, Stewardess captée cette soirée là:


Liens : - page de The Delano Orchestra sur le site de kütu folk et l'album sur spotify
             - page de Sufjan Stevens sur le site d'Asthmatic Kitty et l'album sur bandcamp
             - myspace de The Daredevil Christopher Wright et l'album sur spotify

lundi 23 août 2010

C'est la rentrée...

Enfin, bientôt. Du coup, il est temps de faire un peu de ménage sur ce blog (mais si, regardez dans la colonne de droite) et d'écrire un peu avant de se remettre au boulot. Et en cette rentrée, l'heure est aux rééditions. Alors que Kütu Folk Records s'apprête à ressortir Oh, Ramona d'Hospital Ships (dont le label US a subi des dégâts des eaux) et Spirit Guides d'Evening Hymns (qui sera en tournée en Europe en septembre), le label américain Anti- se charge lui d'offrir une plus large audience au premier album de Lost in the Trees.

All Alone in an Empty House est sorti début août, réarrangé par le producteur de St Vincent et de The Mountain Goats (entre autres) avec deux nouvelles chansons par rapport à l'édition 2008. Lost in the Trees, c'est d'abord le projet d'Ari Picker autour duquel vont se rassembler de nombreux musiciens, de formation classique. On ne s'étonnera donc pas de voir figurer sur le disque deux morceaux instrumentaux, dont le superbe Mvt. I Sketch, aux côtés des autres chansons, plus inspirées par la folk traditionnelle. On pourrait avoir peur d'une certaine grandiloquence avec l'importance des cordes dans le groupe (deux violoncelles, un violon et une guitare!) mais non, l'ensemble est remarquablement harmonieux, porté par la voix d'Ari Picker et soutenu par des chœurs féminins. Difficile d'extraire une chanson comme étant la meilleure tant l'album est homogène (et bon), toutes n'ont pas la fougue de Fireplace, mais n'en sont pas moins entraînantes (ou entêtantes).
 Il est prévu que sorte en 2011 un autre album basé sur l'EP Time Taunts Me, agrémenté de nouvelles chansons. Et vu la qualité dudit EP et des nouvelles chansons (A Room Where Your Paintings Hang notamment), ça promet!



Puisqu'on parle de rééditions, Talitres vient d'annoncer dans sa dernière newsletter qu'arrivait en novembre Drift de The Apartments, dans une version remasterisée avec des inédits, un an après la petite série de concerts auxquels des chanceux dont je fais partie avaient pu assister. Et c'est une sacré bonne nouvelle, puisque ce disque n'est pas loin d'être un chef d'œuvre (pour vous en convaincre, il suffit d'écouter Goodbye Train, On Every Corner, Knowing You Were Loved ou All His Stupid Friends) ! 
De plus, après avoir dévoilé un nouveau titre en juin, Peter Milton Walsh, homme fort de The Apartments devrait revenir tourner en France sous peu.

Pour finir, et il n'est pas question de réédition ici, Sufjan Stevens a sorti un EP vendredi, sans prévenir personne. L'effet est totalement réussi et m'a même convaincu de sortir pour la première fois ma carte bleue pour acheter des fichiers mp3 (5$ pour un EP de 60 min, c'est tout de même assez rentable). De toute façon, All Delighted People EP aura droit à une sortie physique en fin d'année et ça ne m'empêchera pas de l'acquérir une nouvelle fois puisque pour ne rien vous cacher, c'est encore une fois sublime (je ne résiste pas à ses "the world is a me-ee-eess" sur le titre inaugural!).







Liens : - Les dates (avec d'autres à venir) sur le myspace d'Evening Hymns ou le site de Kütu Folk Records. Une excellente compilation gratuite avec tous les artistes du label à télécharger.
             - Le site de Lost in the Trees, leur concert à emporter, une vidéo de leur concert avec un orchestre et un lien pour écouter l'album complet sur Spotify.
          - En attendant mieux, le myspace de The Apartments où on peut écouter deux des quatre chansons citées. Et une session chez Magic.
            - Le bandcamp de Sufjan Stevens, où l'EP est en écoute intégrale et en téléchargement.

jeudi 15 juillet 2010

Why did you dress me down ?

Non, je ne travaille ni pour Kütu Folk Records, ni pour The National, mais encore une fois, je vais revenir sur ces derniers. Ils étaient présents deux soirs de suite cette année aux nuits de Fourvière, à Lyon et je m'y suis rendu mardi soir.

La soirée avait tout pour bien se dérouler: un cadre exceptionnel (le Théâtre antique de Fourvière), le soleil radieux jusqu'en fin d'après-midi et allait jouer sur scène le groupe que j'attendais depuis des mois. Et tout s'est très bien passé. Les cinq membres du groupe accompagnés de Padma Newsome et de leurs trompettiste et tromboniste ont livré un concert d'une heure et quart, parcourant leurs quatre derniers albums, avec une préférence pour les plus récents Boxer et High Violet.
J'étais conquis d'avance mais rien dans leur prestation ne m'a déçu, le son était vraiment très bon de bout en bout, la voix de Matt Berninger est encore plus poignante sur scène que sur disque et les arrangements tout aussi impressionnants. Malgré les absences regrettables de Slow Show et About Today, l'enchaînement des chansons a permis au concert de gagner en intensité au fur et à mesure que la nuit tombait. Je reste fasciné par la facilité apparente avec laquelle les membres de The National parviennent à recréer cet univers électrisé, sous tension perpétuelle qui leur est propre, grâce au jeu de guitares très bien maîtrisé et à la batterie, instrument essentiel chez eux.
Certains leur reprocheront sans doute un concert trop millimétré, sans place pour l'improvisation, mais pour moi, c'est aussi une caractéristique de leur musique, la recherche du son parfait, des arrangements qui collent au mieux aux morceaux...
Je n'avais pas pu m'empêcher de regarder les setlists avant la soirée et même si nous n'avons pas eu de grosses surprises à part Green Gloves qu'ils n'ont pas l'habitude de jouer, j'ai pu apprécier des chansons comme Little Faith ou surtout Runaway, que j'aimais moins sur CD. Et plus encore que ces deux dernières, je suis tombé sous le charme de l'enchaînement Available/Cardinal Song, morceaux que je connaissais mais qui ne m'avaient pas vraiment marqué, c'est un des meilleurs souvenirs de ce concert. Je trouvais la production étrange sur Terrible Love et en effet, j'ai largement préféré entendre cette chanson en conclusion, où ils ont pu se lâcher comme je pense qu'elle le mérite, qu'en ouverture de l'album où elle m'apparait toujours terriblement bridée.


Hormis la courte durée du concert, je ne pourrai reprocher que le fait qu'ils soient passés avant Vampire Weekend, j'aurais préféré quitter Fourvière avec Terrible Love (ou About Today, dans l'idéal) qu'avec Walcott. Mais il est vrai que la grande majorité du public était là pour eux et cela s'est ressenti dans les applaudissements et la danse, même si pour moi, la soirée a beaucoup perdu en intensité entre les deux groupes et le son (bien plus fort pour Vampire Weekend) s'est dégradé. Matt nous a signalé que nous étions le premier public à ne pas applaudir avant la fin de la belle Conversation 16 et je crois que cette remarque peut très bien s'expliquer par l'étrange sensation que j'ai eu de voir un public coupé en deux (en exagérant un poil) : d'un côté les personnes venus pour The National, réceptifs, chantant parfois (ce que c'est bon de pouvoir chanter tout au long du concert!) qui savaient sans doute que la chanson n'était pas terminée et de l'autre, des personnes venues pour Vampire Weekend, qui attendaient les premiers applaudissements venus de la fosse pour s'y mettre aussi ou qui n'applaudissaient pas du tout pour certains. L'association des deux groupes n'était peut-être pas judicieuse, tant le style et l'ambiance (et le public ?) étaient différents...
Je ne serai pas long sur Vampire Weekend, je me suis beaucoup embêté sur les premières chansons, encore plongé dans le concert précédent, jusqu'à ce que A-Punk me réveille et au final, pas de révélation, seules leurs chansons les plus connues m'ont plu (et du premier album en fait), Oxford Comma, Mansard Roof ou Walcott.


Je garde donc un excellent souvenir de ce concert de The National, quelque peu atténué par des circonstances indépendantes du groupe et j'ai hâte de les revoir pour un concert plus long, en tant que tête d'affiche cette fois.


Liens : 

  • Flickr où j'ai honteusement piqué les photos et sur lequel on peut retrouver la setlist avec Geese Of The Bervely Roads qu'ils n'ont pas jouée.
  • The National : site/myspace

mardi 22 juin 2010

Did you know that the world is a mountain ?

"Out Of This Spark ne sort pas de disques en Europe, donc il me faudrait un label européen. Je suis ouvert à toute proposition !" disait Jonas Bonnetta dans un entretien donné au magazine Magic en Décembre 2009. Aujourd'hui, c'est chose faite: Spirit Guides, son album sous le nom d'Evening Hymns, va sortir le 6 Septembre chez Kütu Folk Records

En fin d'année, plus beaucoup de nouveautés à se mettre sous la dent, j'étais du coup ravi de tomber sur cet album qui m'a accompagné tout au long de l'hiver. A travers ses neuf chansons, Jonas nous emmène chez lui, au Canada et a invité quelques amis à participer au voyage, James Bunton d'ohbijou notamment. En écoutant ce disque, on imagine très bien l'artiste chez lui, au milieu de la forêt qu'il semble tant aimer et l'impression est encore renforcée quand vient le titre November 1st, 2008, Lakefield, Ontario où il laisse l'orage grogner pendant cinq minutes.

Je crois qu'en fait, j'aime toutes les chansons de ce Spirit Guides. La voix chaleureuse de Jonas est sublimée par les instruments, cordes, cuivres ou percussions, qui prennent parfois le dessus et ne laissent jamais sombrer l'album dans la monotonie (c'est le cas sur Mtn. Song, à partir de 3:50 par exemple). Si certains albums de folk reposent uniquement sur la voix du chanteur, pas celui-ci. L'ensemble est même parfaitement équilibré et donne des chansons comme Broken Rifle ou Dead Deer


Un bien beau disque au final, je vous en reparlerai à la rentrée, à l'occasion de son concert à Clermont-Ferrand et de la sortie de l'album (ainsi que celle d'Hospital Ships). Dans la série Kütu Folk Records, il y avait aussi le premier Lündi Kütu Folk la semaine dernière à la Coopérative de Mai. Un rendez-vous pour présenter les albums qui vont sortir sur le label. C'était cette fois-ci au tour de soso avec une mise en scène un peu étrange: plutôt que de laisser l'album en écoute libre, on nous a proposé une écoute autour d'un spectacle de danse.




Je dois vous avouer que la danse, ce n'est pas ce que j'ai préféré et puis, je n'étais pas là pour ça, mais ça m'a permis de me focaliser sur la musique et d'écouter l'album sous un angle différent. Il y a d'abord le son d'une salle concert, autrement meilleur que celui de Spotify, et puis cette concentration accrue qui nous laissent apprécier tout le contenu du disque, sa richesse instrumentale mêlée aux paroles rapées de soso. Une expérience troublante et unique puisque les prochains Lündis Kütu Folk seront organisés différemment.



Je profite de cet article pour vous conseiller très fortement d'aller lire cette longue interview (à laquelle j'ai - un peu - participé) d'Alexandre, le chanteur/guitariste du Delano Orchestra, qui gère le label.

Liens
Kütu Folk Records, soso, Evening Hymns
- Les trois nouveaux albums qui sortent sur Kütu Folk Records sont en écoute sur Spotify : Spirit Guides, Tinfoil on the window, l'album de soso et Oh, Ramona d'Hospital Ships.
- La vidéo de présentation de l'album de soso par lui-même à l'occasion de cette soirée 

lundi 24 mai 2010

Europavox 2010 (J3)

Le voilà arrivé, ce samedi soir qui me fait de l'oeil depuis que la programmation du festival a été annoncée. Richard Hawley et les Nits réunis le même soir, un artiste et un groupe auxquels je n'aurais sans doute pas prêté une oreille attentive s'ils n'étaient pas passés si près de chez moi. J'aurais eu bien tort.

On commence la soirée comme la veille, à la petite Coopé avec un folkeux barbu espagnol, Bigott et ses cinq musiciens. Avec ses danses psychédéliques, bien aidées par son déhanché hors du commun, l'homme met en confiance la salle, qui rentre petit à petit dans l'univers de l'artiste. De la musique douce mais parfois rêche, calme mais parfois énervée, pour une belle entrée en matière. La claviériste vient accompagner bigott au chant sur deux chansons, quand . Je ne m'étendrais pas sur l'apport du triangle sur une des chansons mais je retiens Cool single wedding, dead mum walking ou she is my man qui m'ont vraiment plu. Comme le montrent ses amis sur myspace, il a aussi bon goût. Une belle surprise pour ouvrir une belle soirée.
On s'enfuit ensuite de la Coopérative de Mai pour échapper à Hindi Zahra et on se retrouve devant la Sex Room Session des Glums, que je n'avais toujours pas vus en concert. Le son est pourri mais on sent bien qu'eux sont bons. A revoir dans de meilleures conditions rapidement. J'en profite pour signaler que la mini-scène des Sex Room faisait donc office d'une deuxième scène gratuite le samedi et le dimanche, idéale pour combler les temps morts (qu'on n'a pas vraiment vécus samedi soir...) en écoutant des groupes locaux ou des artistes loupés dans d'autres salles. 


Pas convaincu par les polonais d'Oszibarack ou les hongrois d'Amber Smith et leur reprise de Gainsbourg, on retourne à la grande Coopé où des sièges ont été installés pour la soirée. Puisqu'on tient encore sur nos jambes, on décide de se lever et de passer le concert des Nits debout, au premier rang. Les Nits, ce sont trois jeunes papys néerlandais : Robert Jan Stips au clavier, Rob Kloet à la batterie et Henk Hofstede, le chanteur principal, à la guitare/banjo/harmonica. Le concert commence sur Hawelka, un titre de leur dernier album dont de nombreuses chansons jouées ce soir en sont extraites. Les Nits, c'est de la pop classe et harmonieuse qui fait parfois penser aux Beatles lorsque les choeurs se mettent en place. C'est aussi des blagues sur Johnny ou les histoires des chansons entre les chansons: des chansons sur Nick Drake se baladant chez Yoko Ono (Nick in the house of John), sur l'été en vieillissant, sur Louis XIV, Elena Ceaucescu et la reine des Pays Bas, sur un homme juif dans un train surnommé Tannenbaum. Mais les Nits, c'est surtout des morceaux très bien orchestrés, qui nous emportent dès le début (le somptueux Cars & Cars) ou dont la fin nous renverse (Departure).
Ils nous gratifieront d'une chanson en acoustique, assis sur le bord de la scène, comme pour redonner un peu d'intimité à cette grande salle de la Coopérative de Mai. C'est sur In the Dutch Mountains qu'ils nous quitteront, résumé parfait de leur concert, mêlant finesse et rythmes enlevés. Après cette heure et demie splendide et avec plus de trente ans de carrière au compteur, on se dit qu'ils méritent bien plus de reconnaissance que celle qu'ils ont à ce jour. 
Ayant raté les Band of Skulls, on court quand même jusqu'au Magic Mirrors écouter les premiers morceaux de Peter Hook et on y est accueilli par JD the DJ qui lance un "Salut les punks" avant de passer le relais au bassiste historique de Joy Division. Je n'écouterais que les deux premiers morceaux (pour en lire un peu plus sur ces deux concerts, allez donc voir ici); pas vraiment fan du groupe et du son trop fort, je retourne vite à la Coopérative de Mai pour ne pas louper le début du concert de Richard Hawley.


Placement stratégique au premier rang alors que retentissent les premières notes d'As The Dawn Breaks. On comprend vite que la soirée classe n'est pas finie, Richard arrive dans un magnifique costume, la contrebasse et le piano entrent en scène et la batterie fait doucement son apparition. Nous voilà embarqués pour une heure et demie de romantisme et de mélancolie, que les musiciens n'oublieront pas d'accompagner de guitares saturées et de percussions puissantes, passant parfois au premier plan. Au moins six des huit morceaux de Truelove's Gutter, son dernier album, seront joués, des morceaux dont la longueur (Remorse Code, Don't You Cry) a pu en rebuter certains mais qui participe aussi à la mise en place de l'atmosphère planante du concert. Une fois de plus, les musiciens sont particulièrement doués: que ce soit à la guitare 12 cordes ou à la scie musicale, pas un faux pas. Plus encore que ses guitares estampillées HAWLEY, l'instrument principal de Richard est sans doute sa belle voix, grave, rassurante, qui sied à merveille à ses compositions. Je n'ai pas relevé le nom de toutes les chansons mais il est également remonté dans ses anciens disques pour nous jouer un splendide Run For Me. Il ne nous parlera que pour nous remercier et nous présenter ses musiciens mais reviendra volontiers pour un rappel nous interpréter The Ocean et nous laisser "down to the ocean"... Grand moment, grand monsieur, qui aura ravi le public de la salle, mis à part les agents de sécurité, qui disaient vouloir aller réveiller les endormis au fond des gradins... Seul reproche, le pupitre devant Richard, dont on n'a pas forcément compris l'utilité et qui a gêné quelques spectateurs...


Du coup, quand on passe de la grande à la petite salle pour finir sur jj (joakim & jag : joakim et moi) on est frappé par ce que l'on voit: Une chanteuse au micro avec sa guitare et Joakim caché sous sa serviette. Deux jours après, on n'a toujours pas compris ce qu'il faisait sur scène.
Après autant de maîtrise et de raffinement chez les Nits et Richard Hawley, on se demande l'intérêt d'un concert où seul le (beau) chant d'Elin vient se rajouter sur une plage de musique enregistrée. Alors timidité exacerbée noyée dans l'alcool ou véritable foutage de gueule, on ne sait pas mais c'est tout de même dommage car la musique de jj est très agréable et aurait pu être une belle surprise de plus, tant pis, on se contentera des albums.


Vous l'aurez compris, j'ai passé une excellente soirée à Europavox (bien supérieure aux deux précédentes) et je suis au final très content de ce festival. Je redoutais un peu la programmation lors de son annonce, mais j'en suis plutôt satisfait (même si les jeudi et vendredi étaient assez pauvres), voire même heureux d'avoir pu m'intéresser aux Nits et à Richard Hawley. De même pour l'organisation, c'est de mieux en mieux, peu de temps mort, grâce aux Sex Room Sessions notamment et l'ambiance festival était aussi nettement plus présente cette année, tout en gardant des scènes qui rendent possible la proximité avec les artistes.
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dimanche 23 mai 2010

Europavox 2010 (J1-2)



Depuis 2006 à la fin du mois de mai, Europavox fait son apparition à Clermont-Ferrand. Festival destiné autant aux professionnels européens (réunions, rencontres...) qu'au public, sa programmation comprend aussi bien des grosses têtes d'affiches nationales que des artistes indépendants renommés, voire totalement inconnus dans un but de promotion de la musique européenne. Je m'y suis rendu les trois premiers soirs, n'ayant pas eu de place pour la soirée avec Doherty, complète assez tôt.

Ouverture jeudi soir avec une soirée gratuite sur toutes les scènes exceptée la Coopérative de Mai avec Camelia Jordana que je n'ai pas vue. Je me suis donc dirigé vers le Magic Mirrors, splendide cadre pour des concerts : un chapiteau stylisé avec des vitraux tout autour, pour voir The Disciplines. J'y trouve Las Ondas Marteles en arrivant pour un petit set agréable mais pas transcendant, pendant qu'on préparait la scène pour les Norvégiens. Et le concert fut énergique et puissant, sous l'impulsion du chanteur du groupe Ken Stringfellow (qui lui n'est pas norvégien mais américain et vit à Paris), qui a bien dû passer la moitié du temps dans le public, jusqu'à ramper sur le dos et lancer un pogo. Ses attitudes peuvent énerver, il n'en reste pas moins que leurs chansons sont terriblement efficaces (Yours For The TakingWrong Lane, Get It Right ou Best Mistake par exemple). On s'échappe rapidement dès la fin du set pour aller dire quelques mots au chanteur (que j'avais vu seul en Décembre dans un registre beaucoup plus calme) et on reviendra un peu plus tard pour écouter Tokyo Sex Destruction mais, pas convaincus par leur rock garage boum boum, on repartira rapidement. Première journée achevée sans voir beaucoup de concerts, mais on se réservait pour la suite.

On débarque donc tout frais place du 1er mai le vendredi soir pour quelques belles découvertes, mais avant cela, fajitas! Année de l'Espagne (et faim) oblige. On se dépêche de finir et on file voir les Black Box Revelation, qui commencent à jouer devant une salle quasi vide avec malgré cela, un batteur au sourire béat du début à la fin du concert. Le son est un peu fort pour moi mais les gars sont bons, puissants sans que leur set ne vire bruitiste. Mon principal reproche est que j'ai trouvé l'ensemble un peu monotone, sans doute parce que je connaissais peu de chansons (mais High on Wire est très bien passée). 
Le temps de franchir les portes entre la petite et la grande salle de la Coopérative de Mai que le concert de Nive Nielsen commence. Une petite Groenlandaise qui s'est entourée d'un groupe, The Deer Children et qui fait des chansons à propos d'aspirateurs (Where is my vacuum cleaner ?), de pirates ou de cafés qu'elle prépare tous les matins à son mec. Malgré ces paroles  un peu faciles (seconde degré ?), les mélodies sont là, elle a une belle voix et les musiciens sont bons derrière. Pas la révélation de l'année - ni même de la soirée - mais moment agréable.
On laisse à Rachid Taha le soin de commencer son concert et on va vite rejoindre le Foyer, un autre chapiteau en accès libre pendant toute la durée du festival, pour écouter Instrumenti. Après avoir vu cette vidéo, je ne voulais pas les louper! Pas de feux d'artifices ce soir, mais deux pandas lettons sont bien là et leur accoutrement a visiblement plu au public de la salle. Leurs chansons, entre pop, electro et rock, naviguent entre morceau instrumental chanté en islandais et tube intergalactique (Life Jacket Under Your Seat) en clôture de leur set pour finir de déchaîner les foules. Déjà très connus en Lettonie (en témoigne l'ambassadeur letton qui connaissait par coeur la chanson chantée dans leur langue maternelle), ils ont tout pour grandir très vite s'ils sortent d'autres morceaux de la trempe de Life Jacket. On n'était d'ailleurs pas les seuls à attendre ce groupe, JD Beauvallet était juste derrière nous.
Pendant que l'on était occupé avec les pandas, Mick Jones rejoignait Rachid Taha sur scène pour reprendre Should I Stay or Should I Go. On ne reviendra à la Coopé que pour entendre la fin du concert de Gaetan Roussel et notamment sa reprise des Talking Heads, Psycho Killer, qui nous laissera sceptiques, notamment à cause de sa voix. Pour clore cette soirée, on se dirige vers la petite Coopé où Boogers avec sa guitare et ses rythmes enregistrés peinera lui aussi à nous convaincre (oui oui, on est très difficile), la voix n'étant pas exceptionnelle et le rendu final plutôt moyen.
On quitte la salle assez vite et on se prépare pour la soirée du lendemain, celle qui nous faisait le plus envie : Richard Hawley, The Nits, Peter Hook et JJ sont au programme.


Ah oui, le on/nous c'était une-amie-dont-la-chronique-est-en-ligne-ici et moi.


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vendredi 14 mai 2010

I think the kids are in trouble...

Je voulais parler d'autre chose. Je voulais attendre d'avoir reçu mon vinyle violet pour en parler, l'avoir écouté au moins une fois en vrai. A l'origine, je voulais même ne pas l'écouter du tout avant de l'avoir reçu. Et puis je n'ai pas pu résister. Je l'ai déjà dit ici, ce groupe m'obsède depuis quelques mois, et plus encore depuis le 19 Avril, jour de la fuite sur Internet de High Violet.

J'ai été plutôt troublé lors de cette première écoute, avec l'impression de me trouver face à un disque extrêmement dense, mais avec des morceaux qui me plaisaient déjà beaucoup. La production assez "crasse", "maison" comme ils le disent, m'a dans un premier temps surpris, puisque tout était très propre sur Boxer, et pas mal dérouté, notamment sur Terrible Love. J'avais beaucoup aimé le morceau lorsqu'ils l'ont joué sur le plateau de Jimmy Fallon (à peu près comme ça) et la version de l'album m'a paru bridée, comme s'ils avaient limité la chanson pour qu'en ouverture du disque, elle ne fasse pas de l'ombre à toutes les autres.

Malgré cela, j'ai succombé. Il faut dire quand même que si la production me gênait parfois, toutes les chansons avaient quelque chose pour me plaire. Le premier coup de coeur a été pour le final d'England, une explosion  avec les cuivres qu'on se plait à attendre pendant la première moitié de la chanson. On retrouve sur ce disque la marque de fabrique de The National (oui, c'est bien d'eux que je parle depuis le début), le mariage maîtrisé des percussions, des cordes et de la voix tourmentée de Matt Berninger. Le tout est en tout cas très cohérent, une mise en tension progressive jusqu'à Afraid of Everyone puis des morceaux plus rythmés (Bloodbuzz Ohio, Lemmonworld), plus pop (Conversation 16), comme pour évacuer cette force, avec une pause sur Runaway, qui repose avant tout sur la voix de Matt.

Je ne peux pas vraiment comparer cet album à leurs précédents, je n'ai pas assez de recul et je ne sais pas comment j'aurais apprécié Boxer ou Alligator si j'avais pu les écouter dans ce contexte. Toujours est-il que c'est une nouvelle fois un très bon album, celui qui me plaît le plus depuis le début de l'année et qui confirme leur statut de groupe préféré, en attendant que celui de plus grand groupe du monde soit officialisé. Sur cette lancée, ça ne saurait tarder.


samedi 17 avril 2010

Deep Blue Sea

Non, Deep Blue Sea n'est pas qu'une chanson de Grizzly Bear, c'en est aussi une de Piers Faccini (et peut-être la plus belle). C'est en l'occurrence la chanson qui a clos son concert d'hier soir, avec de superbes harmonies vocales, bien qu'étant seul sur scène.

Mais commençons par le commencement. Après une première partie qui ressemblait fort à un mauvais groupe de lycée où l'ordinateur faisait le plus gros du boulot, Piers vient installer ses instruments puis quitte la scène. Il joue seul ce soir et on le retrouve quelques minutes plus tard au milieu du public, chantant A New Morning avec pour seuls instruments quelques grelots. Cela donne le ton de la soirée, un concert intimiste, sans fioriture et chaleureusement accueilli par le public, venu nombreux.

Alternant entre morceaux de ces trois albums, Piers a rapidement convaincu. Très à l'aise sur scène, il nous annonce qu'il profitera du fait d'être seul sur scène pour essayer de nouvelles choses, pour "jouer au feeling" et faire plus de reprises. Nous avons donc eu droit à des reprises de Bob Dylan (One more cup of coffee) ou du bluesman américain Skip James empreintes de sincérité.

Pour la seconde partie du concert, Piers abandonne sa guitare acoustique pour une guitare folk et nous emmène encore plus loin. En utilisant ses pédales pour créer des boucles, il superpose sa voix, l'harmonica et la guitare qui, sans enlever à la simplicité du concert, lui donnent un peu plus de puissance; nous aurons notamment droit à un magnifique If I. Il conclut le concert en demandant au public de "faire le bourdon" sur sa dernière chanson (qui ne l'était donc en fait pas), que je n'ai malheureusement pas reconnue.

J'ai vendu la mèche un peu plus haut, il y aura des rappels. Deux. Le premier, reprise d'une chanson italienne où on le voit aussi à l'aise en italien qu'en anglais, preuve de sa double nationalité. Le revoilà quittant la scène, mais y revenant assez vite sous les applaudissements du public pour jouer deux chansons, Each Wave That Breaks et Deep Blue Sea. Vous l'aurez compris, ce sont celles que j'ai préférées. Alors après une dernière salve d'applaudissements, on quitte la salle silencieux, des mélodies plein la tête.

lundi 12 avril 2010

Le plus grand groupe du monde

J'ai toujours eu beaucoup de mal à donner une réponse à la question Quel est ton groupe préféré ?
Par méconnaissance sans doute, trop jeune, pas assez d'écoutes. J'ai longtemps cru que mon groupe préféré allait être Sufjan Stevens. Pour un groupe, on peut mieux faire. Alors j'ai creusé, j'ai fouillé, j'ai lu et beaucoup écouté, comme s'il fallait forcément une réponse. 
Jusqu'en fin d'année dernière, toujours rien. Puis un des groupes que je suivais, mais pas plus que les autres, a annoncé un nouvel album. C'est l'occasion de redécouvrir les précédents et dans mon cas de tomber amoureux d'un groupe. 
J'aime quand les percussions rythment un morceau, quand la voix de Matt Berninger se le ré-approprie après que cordes et batterie l'ont fait explosé. Entre douceur teintée de mélancolie et puissance maîtrisée, la musique de The National a une classe folle.
C'est la première fois que j'attends vraiment un album. Et pour une première, l'attente est vraiment grande, d'autant plus que les  premiers morceaux proposés en écoute me plaisent déja beaucoup.

Bernard Lenoir parle de plus grand groupe du monde pour qualifier The National. Je ne suis pas loin de lui donner raison.

Bloodbuzz Ohio, extrait du nouvel album à paraître le 10 Mai, High Violet.